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19 septembre, cérémonie en mémoire d'Hubert Briand

2019 09 19 HUBERT BRIAND

In memoriam Hubert Briand

Mot d’accueil de Stéphane Chmelewsky, Président des Amis de Franz Stock, avant la messe présidée par Mgr Perrier en la chapelle du Séminaire des barbelés, le 19 septembre 2019.

Comme toute grande aventure humaine, le Séminaire des Barbelés en a engendré d’autres : l’une d’entre elles est celle dont Hubert Briand que nous pleurons aujourd’hui fut l’instigateur et le héros. Comme il le répétait lui-même, par autodérision, « Je suis le dernier prisonnier du Séminaire des Barbelés et je n’ai jamais été libéré ».

Que s’est-il donc passé en vous, Hubert, ce jour où, derrière une file de GMC, les camions militaires de l’époque, vous avez découvert des restes de peintures murales maculés de boue et d’huile ? Le hasard des affectations militaires qui vous avait amené au Centre Mobilisateur 101 n’était-il fait que pour cet instant ? Nous nous le sommes toujours demandé et nous nous le demandons tous encore, en particulier aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous a fait agir dès cet instant et jusqu’à votre dernier souflle, samedi dernier, pour restituer à ce lieu étonnant son atmosphère de jadis et pour l’agencer de façon telle qu’il puisse témoigner aux générations d’aujourd’hui de faits oubliés et, pour tout dire, complètement inimaginables pour elles ?

Qu’est-ce qui vous a conféré cette fabuleuse capacité à captiver un auditoire, qu’il soit composé de jeunes gens ou de personnes adultes ? Comment avez-vous su répondre avec patience et gentillesse aux questions les plus pertinentes comme les plus saugrenues ? Comment faisiez-vous pour accueillir avec une humilité déconcertante les compliments qui pleuvaient sur vous à la fin des conférences et des visites, ces compliments dont vous détestiez qu’on les évoque devant vous, en prétendant invariablement qu’ils ne relevaient que d’une courtoisie formelle ?

Mais surtout, qu’est-ce qui vous a donné de surcroît, la force de franchir, au long de toutes ces années, le parcours d’obstacles qu’a constitué d’abord le rachat du bâtiment pour l’euro symbolique à des administrations soit trop pressées, soit pas assez ; son inscription à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques ; la conduite de la première phase des travaux de sa restauration ? Comment avez-vous pu triompher des difficultés pratiques qui ont surgi chaque fois que vous teniez fermement le cap sur l’objectif qui a toujours été le vôtre et celui des Amis de Franz Stock : proposer aux nouvelles générations la figure de Franz Stock comme un exemple de réconciliation et de fraternité qui puisse les inspirer dans le monde d’aujourd’hui ? Cette équation compliquée, vous avez grandement contribué à la résoudre, non seulement en usant des connaissances encyclopédiques que vous aviez accumulées sur le sujet, mais encore et surtout en raison de votre inégalable expérience du contact avec le public des visiteurs. C’est au fond ce qui a fait peu à peu de vous l’arbitre suprême des discussions sur les différents projets d’aménagement ou de muséographie au Séminaire. D’une façon ou d’une autre, c’est à vous que revenait toujours le dernier mot car, quelle que soit la logique que l’on vous opposait, elle s’inclinait, tôt ou tard, devant la vôtre qui était de garder tendu en permanence le fil narratif, le fil du conteur, le seul propre à transporter un auditoire dans le temps et à lui faire comprendre ce qui était en jeu.

Hubert, quand vous êtes arrivé là-haut, on peut imaginer assez bien ce qui s’est passé. Vous avez immédiatement interrogé ceux que vous n’aviez pas connu personnellement : l’Abbé Stock, bien sûr, mais aussi tous les autres, les Chartrensers, le Commandant Gourut, l’abbé Johner, Mgr Harscouët…. Ils n’ont pas manqué non plus de vous accabler de questions : St Jean XXIII vous a demandé si l’on avait retrouvé le fauteuil sur lequel les séminaristes l’avaient installé pour la visite au Séminaire et qui avait bien failli s’écrouler sous son poids. D’anciens prisonniers séminaristes se sont informés pour savoir si les deux poêles fumaient toujours autant et chauffaient toujours aussi peu. L’abbé Stock vous a demandé des nouvelles d’Helga, sa petite protégée, et il n’est pas jusqu’à la petite chèvre Franziska qui ne soit inquiétée de savoir si l’herbe était toujours aussi savoureuse au pied du baraquement qui abritait les cuisines.

Quoiqu’il en soit, ayant comblé toutes les lacunes de votre récit, ayant retrouvé et renoué les fils qui vous manquaient et enfin légendé les photos qui n’avaient jamais pu l’être auparavant, vous vous êtes attelé à la préparation de la plus grande et la plus belle visite du séminaire, celle qui sera ouverte à tous et pour l’éternité et à laquelle nous espérons tous participer un jour.

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